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Quand et comment avez-vous démarré votre société?
JMP: « Nous avons commencé en 1991, dans une ancienne ferme de Nivelles, avec un staff de 4 employés. Nous nous sommes bien vite trouvés à l'étroit et nous sommes relogés dans les murs d'une ancienne usine de cartonnage désaffectée: un site comprenant 5.000m² d'espace couvert et une cour de 2.000m², à 15 minutes de Nivelles. J'ai acheté le site en 1994 et nous nous y sommes installés après 10 mois de travaux. »
Et comment vous est venue cette idée simple mais efficace de fabriquer en série des châssis traditionnels de qualité destinés aux menuisiers professionnels?
JMP: « Je suis arrivé à ce concept après avoir travaillé dans le secteur de l'aménagement d'intérieur où les déplacements étaient nombreux et la vie familiale difficile à concilier. Inexorablement, la compétitivité du petit menuisier traditionnel, dans la fabrication de châssis, diminuait chaque année. Le châssis m'a toujours passionné et j'ai vu là un produit qui me permettrait de rester sédentaire et de me concentrer uniquement sur la production. »
Votre stock de bois est surprenant. Cela semble en contradiction avec le credo des investisseurs actuels, à savoir production en flux tendu.
JMP: « Je me suis aperçu vers la fin des années 90 que les importateurs ne faisaient plus leur boulot et du fait, je me suis adressé à des courtiers. Nous consommons plus ou moins 600m³ de bois chaque année et nous ne pouvons nous offrir le luxe de tomber à court de stock. Il fallait trouver une solution. Je me trouvais un peu dans une impasse. »
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D'où l'idée de la société de négoce?
JMP: « Oui, l'idée était séduisante, d'autant plus que mes clients, menuisiers professionnels, me demandaient de temps à autres de les fournir en bois de qualité. »
Vous travaillez donc en importation directe?
JMP: « Exact. Un intermédiaire de confiance sillonne les ventes de bois en Indonésie, Malaisie et dans d'autres pays d'Asie. Nous achetons donc du prédébit, à savoir des bois dressés déjà séchés en Asie. Cela nous coûte bien entendu plus cher mais la plus-value réalisée sur place nous évite une surtaxe à l'exportation de bois brut. »
« Le principal inconvénient de cette méthode est qu'elle implique un stock plus important pour pouvoir répondre aux commandes de nos clients. Il faut savoir que les bois d'Asie ne nous parviennent pas du jour au lendemain: il faut compter un délai de 6 mois à un an pour les obtenir. Nous disposons de 150m³ dans nos bâtiments de Bois d'Haine. »
Vous connaissez bien les tendances du marché, êtes constamment à la recherche de nouveaux produits et visitez fréquemment les grandes foires. Parlez-nous des prédébits proposés par les producteurs asiatiques.
JMP: « L'avantage du prédébit est la qualité intrinsèque du produit. Tous les menuisiers comprendront l'avantage de pouvoir travailler avec un bois scié sur une surmesure, dressé à plat et à champ, ensuite séché, redressé, puni des nœuds et autres défauts et enfin raboté 4 faces. Il n'y a pas photo! »
Une chose qui saute de suite aux yeux dans l'usine, c'est l'organisation de la chaîne: tables portantes, rails... Tout semble avoir été soigneusement pensé.
JMP: « C'est vrai, j'ai longuement étudié la disposition des lieux et du matériel pour éviter tout déplacement inutile des ouvriers et obtenir un rendement maximum. Les tables de travail ont été adaptées à chaque poste. Certaines sont ainsi à la hauteur requise pour récupérer les profilés.
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En outre, nous disposons d'un système de transfert permettant de déplacer les éléments d'un poste à l'autre (peinture – quincaillerie – vitrage). Ce système pratique permet à un homme seul d'effectuer la manœuvre. »
Vous avez apporté des améliorations considérables à la finition...
JMP: « Il ne faut pas se voiler la face, la finition des châssis a exigé des investissements très importants de l'ordre de 450.000 € chez nous! Mais finalement, je trouve cela positif, car cela travaille en faveur de la garantie décennale.* »
*: Lire Entretien et Durée de Vie des Peintures
Nous avons remarqué dans l'usine plusieurs châssis de 5 mètres de long avec des dormants complètement arrondis et surdimensionnés. La plupart des concurrents auraient proposé l'assemblage de plusieurs châssis. Ce qui implique un surcoût (et un déséquilibre esthétique).
JMP: « Notre châssis traditionnel s'adapte très bien au marché de la rénovation. Il permet à nos clients menuisiers de pouvoir répondre à toute demande. De plus, il n'est pas rare de fabriquer un châssis de dépannage en 3–4 jours. C'est évidemment très apprécié par notre clientèle. »
Les châssis livrés ne révèlent aucune marque. Pourquoi?
JMP: « Le type d'assemblage et de fabrication des châssis permet à nos clients de les vendre comme si les produits étaient fabriqués chez eux. Nous tenons vraiment à ce concept. »
A quelle clientèle vous adressez-vous?
JMP: « A des professionnels avant tout: poseurs, menuisiers, entrepreneurs qui travaillent principalement sur des chantiers de rénovation (95%). Il s'agit de reproduire l'esthétique en fonction des prescriptions de l'urbanisme, de remplacer en appliquant de nouvelles techniques ou de meilleurs coefficients d'isolation. Jusqu'à présent, le bouche à oreille demeure notre meilleure publicité. »
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